L’entreprise qui a gagné l’appel d’offres relatif à la seconde phase des travaux du bâtiment historique de la Paza de Toros de Tanger doit encore attendre avant de pouvoir accéder au chantier qui reste en mode veille depuis plus d’un mois.
Durant les derniers numéros de la Dépêche du Nord, nous avons mis le focus sur cet arrêt du projet qui nous a semblé bizarre, sachant que le maître d’ouvrage, l’APDN a accumulé tellement d’expérience dans la gestion de ces projets qu’elle en maîtrise les plus petits détails. Sauf un seul cas, celui des arènes de Tanger.
En effet, le problème à l’origine de cet arrêt brusque et long résulte, en fait, de la saisie du matériel et des équipements de la première entreprise qui a démarré l’opération de consolidation du bâtiment. Les auteurs de cette opération sont des ouvriers qui bloquent la sortie des engins de ladite société car leur “patron” refuse de leur payer leurs salaires, sous prétexte qu’il serait actuellement en crise.
Mercredi après-midi, le gérant de cette société s’est encore présenté devant la porte centrale des arènes à la recherche d’un compromis, un accord avec ces dizaines d’ouvriers lui permettant de retirer ses équipements et engins et les transporter vers un autre chantier, tout en promettant de les payer ultérieurement.
La tentative était en vain. Les ouvriers ne cèdent pas à la manœuvre. Le ton des discussions a pris une allure grave au point que le gérant, un vieil homme, a failli tomber dans les pommes, ou peut-être qu’il a essayé de jouer cette carte joker du risque d’un malaise cardiaque. Mais là aussi les ouvriers n’ont rien voulu savoir. Même après l’insistance de certains préposés de l’administration locale (la Plaza de Toros se situe dans le périmètre de la commune de Mghogha) et des éléments des forces auxiliaires.
“Vous voyez bien qu’il n’a pas d’argent sur lui pour vous payer maintenant. On fera ensemble une liste de tous les ouvriers impayés et on reviendra tout régler rapidement”, dit un homme qui accompagne le gérant, surtout le chef du chantier.
“On veut nos salaires. Il nous paie et il reprend ses engins… On ne veut rien savoir. Cela fait deux mois qu’on n’a pas été payé. Certains autres accumulent trois mois de salaires impayés. On sait que s’il fait sortir ces machines et sa grue, on ne le reverra plus jamais”, lui répond un ouvrier.
“Cela fait des mois que nous travaillons très dur dans ce chantier, même les dimanches, aujourd’hui nous réclamons juste notre droit à être payés. Déjà le salaire est très maigre et les conditions de travail très dures, alors la moindre des choses est qu’il nous paie. Sinon, on continue à saisir ces engins”, explique un groupe à la Dépêche.
Comment cette histoire va-t-elle se terminer? En forçant les ouvriers à quitter le chantier ou le gérant de la société à les payer d’abord ?
Affaire à suivre…