A Tanger comme partout au Maroc, le gaspillage des produits alimentaires, de l’eau potable mais aussi d’autres produits dépasse toutes les limites. Commencer à parler d’un Ramadan écologique serait une très bonne idée.
Le mois sacré s’accompagne ces dernières années d’une réflexion écologique. Des mouvements émergents conseillent d’adopter des pratiques responsables, telles que la réduction du gaspillage pendant le Ftour.
Le 11 et 12 mars ont marqué le début du ramadan 2024 pour les musulmans partout dans le monde. Cette période sacrée représente l’un des cinq piliers de l’Islam. Pendant un mois, les pratiquants dont la santé le permet s’abstiennent, entre autres, de nourriture, de boisson et de sexe, du lever au coucher du soleil. L’objectif est de se rapprocher spirituellement des personnes les plus pauvres pour tenter de comprendre leurs souffrances.
Plus globalement, le jeûne s’accompagne d’un comportement plus respectueux, et d’une dimension d’entraide importante. Dans cette optique, plusieurs mouvements voient le jour ces dernières années pour inclure davantage le respect de la nature dans la pratique du ramadan.
La protection de l’environnement dans l’Islam
Par exemple, en France, en 2018, les Assises Musulmanes de l’Écologie se déroulaient déjà sous le thème « Pour un Ramadan Éthique et Responsable ». L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Paris propose aussi de voir ce mois comme l’occasion de passer à un « mode de vie vert » éco-responsable pour une vie saine. De même, l’an dernier, l’ONG internationale Green Faith appelait les fidèles à adopter des éco-gestes lors de cette période.
Les partisans d’un ramadan plus vert rappellent que la protection de l’environnement est évoquée dans le Coran. Ils estiment que dans le cadre du mois sacré, les pratiquants se doivent d’avoir une réflexion sur eux-mêmes et leurs actes, dans un but d’élévation de soi dans le respect d’autrui. Or, ce respect passe aussi par celui de la planète. Green Faith conseille d’adopter des comportements tels que l’économie d’énergie ou l’utilisation de transports durables, par exemple. L’UM6P recommande également de se déconnecter de la technologie lors du ramadan.
Moins de gaspillage pendant l’iftar
Mais c’est surtout au moment de casser le jeûne que les questions écologiques se posent. Lors du ftour, repas pris chaque soir du ramadan au coucher du soleil, il est courant pour les pratiquants d’organiser des grandes tablées de mets typiques. Or, les associations comme Green Faith suggèrent de limiter le gaspillage alimentaire, en planifiant les quantités et en réutilisant les restes.
L’anti-gaspillage ne s’arrête pas à la nourriture. Lors de ces grands dîners, l’ONG préconise de se servir uniquement de vaisselle et de contenants réutilisables. Pour les pratiquants qui souhaitent donner une partie de leurs repas, il est conseillé de favoriser les contenants en carton plutôt que ceux en plastique, plus polluants.
Enfin, l’économie de l’eau fait partie des recommandations pour un ramadan plus vert. En effet, il est suggéré de l’utiliser avec parcimonie lors des ablutions, juste avant la prière. Ce conseil revêt une importance particulière car selon Amnesty International, plusieurs pays à forte population musulmane, comme au Moyen-Orient ou du Nord de l’Afrique, souffrent de manque d’eau ces dernières années. Or, ce phénomène a tendance à s’aggraver avec le dérèglement climatique.