Les musées à la Casbah de Tanger se répètent mais ne se ressemblent pas. Il y a même un musée dédié aux ânes. Un projet très particulier qui met à l’honneur un animal victime de toutes les attaques. L’artiste photographe Abderrahim Benattabou nous en parle.

Vous venez d’inaugurer le premier musée des ânes à Tanger, et l’unique au Maroc. Pourquoi un artiste pense vénérer cet animal jusqu’à lui créer un musée?

Ce n’est pas de la vénération mais un certain respect mélangé à beaucoup de peine quand je vois comment il est traité et comment son nom est devenu une insulte dans la bouche d’enfants et de jeunes qui n’ont même pas eu l’occasion d’en rencontrer un durant leur vie, alors qu’il a tant donné au Maroc et à l’humanité.

Quel est votre objectif principal qui a été à l’origine de ce projet depuis 2012 déjà et qu’est-ce qui vous a poussé à ouvrir ce musée si spécial dix ans plus tard?

Dix ans c’est le temps qu’il faut pour contacter les artistes, auteurs et partenaires de ce projet. 10 ans aussi pour garder mon indépendance et être libre de le faire grandir sans la pression d’investisseurs.
L’ouverture de ce petit espace n’est qu’un premier pas, car à long terme, c’est la réintroduction dans la Médina de Tanger comme kiosque de presse ambulant, vu qu’en ne vend plus nul part en Médina des journaux ou magazines.
Le Musée a aussi une vocation itinérante: aller vers les écoles et les associations pour parler de la relation que nous entretenons avec les animaux et de l’importance de leur préservation.

Que peuvent voir et apprendre les visiteurs du musée des ânes?

Le musée est un espace d’exposition d’œuvres artistiques, de livres et de documentation scientifique autour de l’importance du vivant, l’âne en est donc le porte-parole vu que sa voix porte loin et ses oreilles écoutent tout.
Propos recueillis par A. REDDAM

Adresse
(Donkey Museum 49, rue de la Kasbah Tanger)

(Crédit photo: Abdou Nataka)