À sa Majesté Mohamed VI,
notre Roi.
Suite à votre discours au parlement, acceptez ma modeste contribution étudiée et ma sage participation réfléchie.
Majesté
L’Union européenne a décidé l’interdiction des moteurs thermiques pour 2035. Pour les constructeurs motoristes, mais aussi pour les pays producteur de voitures, cet abandon qui constitue le cœur de leurs compétences est un risque économique majeur avec des dizaines de milliers d’emplois qui pourraient disparaitre si les voitures électriques et leurs batteries n’y sont pas assemblées.
Sachez qu’une voiture sur 10 immatriculée en Europe en 2021 est équipée d’un moteur 100% électrique.
À l’instar de la Chine qui a longtemps favorisé le développement de ses champions nationaux, le Maroc peut en conditionnant l’octroi de subventions, aux voitures électriques ainsi que de leurs batteries fabriquées sur notre territoire avec une énergie majoritairement décarbonée et ainsi encourager et valoriser une électricité très faiblement carbonée.
Constat:
Par conséquent, industrialiser le Maroc permettrait :
- de faire naître, accroître, étendre et consolider notre secteur industriel.
- de réduire le déficit abyssal de notre balance commerciale.
- de maintenir et de créer des emplois industriels directs et indirects (1 pour 4 dans l’automobile).
- de limiter, réduire et cantonner notre dépendance.
- et enfin diminuer l’empreinte carbone associée à d’autres produits agro-alimentaires, industriels, miniers et touristique.
Cela permettrait avant tout, surtout et par dessus tout d’équilibrer notre balance commerciale en donnant un avantage compétitif aux voitures produites localement tout en étant au fait que les voitures électriques exploitées, en UE, sont importées en grand majorité pour 80%.
Pour l’industrialisation du secteur automobile, le Maroc doit mettre en place des politiques environnementales qui lui permettent de faire progresser, orienter et acheminer son industrie automobile en conviant, stimulant et encourageant l’assemblage des PETITES voitures électriques et la fabrication de leur batteries avec de l’énergie décarbonée, et de devenir à terme la base de la fabrication des petites voitures électriques.
Pour se faire, anticipant les initiatives européennes sur l’empreinte carbone et surtout celles des batteries. Comme la méthodologie de calcul des émissions de carbone pour la fabrication de la batterie est en cours de développement et devrait être adoptée selon le calendrier de l’U.E pour fin 2023 : il serait donc possible d’anticiper et de devancer la mise en place de ce label européen.
Par ailleurs, on pourrait prendre le leadership dans la région MENA & UE en stimulant et en conditionnant des aides à l’achat aux voitures électriques dont les batteries sont fabriquées sans énergies fossiles afin d’encourager la production de la batterie avec ses principaux composants, comme le phosphate.
Pour rappel, le gaz naturel est actuellement la principale source d’énergie utilisée dans la fabrication des batteries.
Encourager la fabrication & la vente de voitures plus légères
En complément de cette norme sur la fabrication de la batterie sans énergies fossiles, on devrait mettre en place un bonus sur le poids des voitures électriques les plus légères (<1 tonne).
Cela permettra à nos futures voitures électriques (Dacia, Peugeot 208 et Clio etc…) de bénéficier d’un bonus supplémentaire, conditionné lui aussi à la fabrication sans énergies fossiles de la batterie.
Ipso facto, en mettant en place des « Malus » pour les véhicules les plus lourds et les « Bonus » pour les voitures les plus légères, les volumes qui seront produits dans nos usines seront bien positionnées.
Pour preuve:
Ventes de voitures particulières en Europe par segment de 2001 à 2019
L’histoire de l’industrie automobile nous rappelle, nous éveille et nous évoque combien la petite voiture légère avait été encouragée au début des années 1990 pour soutenir l’activité des usines et des réseaux de distribution face à la crise économique coïncident avec l’arrivée des constructeurs japonais : c’est d’ailleurs la principale politique industrielle mise en place sur le secteur automobile depuis 1990, qui s’est avérée à l’époque être un succès en sauvant des dizaines de milliers d’emplois menacés.
Effectivement, la grande majorité des petites voitures à faibles émissions a été délocalisée dans la décennie 2000 en Europe de l’Est, en Turquie et au Maroc. Le 3/4 des voitures les plus vendues, par exemple en France, en 2020 n’y était pas assemblée.
Pour preuve:
Lieu d’assemblage des 20 voitures les plus vendues en France en 2020
Oussama Ouassini
Expert en management Stratégie, Supply Chain
Intelligence Économique