A l’approche de la saison estivale, la commune de Tanger a lancé, la semaine dernière, une grande campagne pour nettoyer les plages qui connaissent déjà une importante affluence. Les autorités communales ont eu recours à des cribleuses de sables pour nettoyer les plages et mis en place des centaines de poubelles. Ces opérations de nettoyage seront effectuées trois fois par semaine. Et c’est tant mieux!
En parallèle, faut-il rappeler à cette instance qu’en plus des plages, c’est toute la ville qui doit être propre. Or, comme le constate tout le monde, actuellement, en dehors des ruelles de l’ancienne Médina et la Casbah (et pas toutes…) les autres quartiers de la ville ainsi que ses grandes artères, sont dans une situation invivable.
La commune est aujourd’hui appelée à faire respecter les cahiers de charges relatifs à la gestion de ce secteur. Tanger ne peut plus supporter ce laisser-aller pour très longtemps. La ville est depuis plus de 10 ans un chantier ouvert de développement qui concerne tous les secteurs. Il est impossible que les services de nettoyage et de la collecte des ordures ne suivent pas la même cadence et n’adoptent pas les mêmes objectifs tracés pour faire définitivement de Tanger une ville propre.
Les efforts déployés par «Arma» et «Mecomar», les deux sociétés délégataires sont, en effet, au-dessous des attentes des habitants, qui eux aussi, sont responsables de la situation souvent désastreuse que supporte la ville. C’est un dilemme que la commune doit absolument résoudre rapidement.
L’idéal serait de reformuler les cahiers des charges de manière à ce que chaque partie assume pleinement sa responsabilité. D’abord les deux sociétés, en revoyant notamment leurs systèmes de travail, et puis les citoyens en respectant vigoureusement les moments précis pour se débarrasser de leurs déchets ménagers. Comment faire alors? Se diriger directement aux habitants. Sur un long terme, Arma, Mecomar mais aussi la commune doivent lancer des campagnes de sensibilisation visant à assurer un meilleur état de propreté de la ville et garantir une gestion optimale des déchets dont le volume augmente considérablement chaque jour.
C’est une vérité et il faut la dire. C’est uniquement à force d’informer et de sensibiliser les populations sur l’importance d’une ville propre et leur rôle essentiel pour atteindre cet objectif que les Tangérois finiront par comprendre la situation et s’habitueront à respecter les mesures mises en vigueur. L’exemple des passages piétons est à reproduire. Il y a quelques années, tout le monde traversait les routes n’importe comme et les véhicules ne respectaient jamais les passages zébrés. Aujourd’hui, il y a bien une majorité dans les deux côtés qui respecte ces passages. On peut donc bien réussir le défi des ordures.
Malheureusement, jusqu’à maintenant, les deux sociétés ont rarement mené des campagnes médiatiques visant cet objectif. Elles n’ont sûrement pas encore tenu suffisamment de rencontres périodiques avec les associations de quartiers pour créer des relais de formation et d’information auprès des populations cibles.
Finalement, malgré tous les gros investissements, le secteur de la propreté ne s’est pas amélioré à Tanger. L’odeur des déchets ménagers agresse toujours l’odorat des habitants dans les quartiers croulant souvent sous les détritus à cause des défaillances dans la gestion déléguée du secteur.
Il y a deux ans, un quotidien arabophone avait signalé que « les deux sociétés ayant obtenu l’appel d’offres se sont retrouvées face à des tâches qu’elles ne pouvaient accomplir. Et de préciser que les deux sociétés «Arma et Mecomar» auraient été surprises par l’obtention de l’appel d’offres. «Les deux sociétés n’étaient pas préparées à cette mission et ne disposaient pas de moyens pour accomplir cette tâche », auraient indiqué des sources au même journal. Deux années plus tard, le constat est presque le même. A Tanger, ni Arma, ni Mecomar n’ont pu offrir des services satisfaisants.
Ces heures de collecte qui dérangent
Autre problème qui dérange. Le ramassage des ordures à des heures tardives provoque des nuisances et des désagréments chez les habitants de certains quartiers qui exigent la révision des heures de collecte.
En effet, dans certains quartiers le ramassage nocturne des ordures fait jaser. C’est le cas dans de nombreuses zones de la ville où les habitants se plaignent du bruit occasionné lors du ramassage tardif des ordures par les équipes du délégataire actif dans cette zone, Arma ou Mecomar.
«Chaque nuit notre sommeil est perturbé par le camion qui passe presque tout le temps entre 23h et 2h du matin», déclare un habitant.
Dans ce cas, pourquoi la collecte n’est-elle pas programmée avant 21h ou 22 h au plus tard, afin d’éviter aux habitants les nuisances sonores tard dans la nuit?
Un autre élément, d’une extrême importance, est celui du tri sélectif des déchets. Là aussi, Tanger souffre d’un retard inexplicable.
Il s’agit d’actions consistant à séparer et récupérer les déchets selon leur nature, à la source, pour éviter les contacts et les souillures. Ceci permet de leur donner une «seconde vie», le plus souvent par le réemploi et le recyclage, évitant ainsi leur simple destruction par incinération ou abandon en décharge et permettant par conséquent de réduire l’empreinte écologique des déchets.
Le tri des déchets a donc un impact positif sur l’environnement, puisque moins de déchets sont jetés et la matière réutilisée n’a pas besoin d’être extraite autre part. Quelles sont les raisons derrière l’inexistence à Tanger de cette méthode? Les deux sociétés restent muettes et n’apportent aucune réponse sur ce sujet, et la commune non plus.
Quelles sont les couleurs du tri?
Pour le tri sélectif des déchets courants, le code couleur est le suivant:
• La poubelle verte pour le verre. …
• La poubelle jaune pour le plastique. …
• La poubelle bleue pour le papier, les journaux, les prospectus. …
• La poubelle grise ou noire pour les autres déchets.
A. R