Par Commandant Sliman Chadli
L’opération Marhaba 2021 intervient après un contexte sanitaire très éprouvant pour les Marocains, qu’ils soient résidents au Maroc ou à l’étranger. Ceci est un grand soulagement pour tout un chacun, grâce à Dieu et à notre Roi, que Dieu le glorifie. Cette opération va permettre un retour facilité et à moindres frais pour tous les Marocains souhaitant retrouver leurs proches.
Cela me ramène plusieurs années en arrière, lorsque les navires de la Compagnie Marocaine de Navigation (COMANAV) battant pavillon marocain, avec tout son personnel navigant, venaient, chaque année, à l’occasion des opérations Marhaba successives, à la rencontre des passagers souhaitant revenir dans leur pays ou visiter ce beau pays qu’est le Maroc.
Malheureusement, je déplore à présent l’absence de toute flotte de navigation marocaine pour accompagner les MRE et les touristes étrangers dans leur voyage.
Quelques dates-clés :
Cette compagnie, qui était le fleuron de la nation pour la navigation, a été privatisée en 2007 et achetée par la CMA-CGM, une compagnie française figurant parmi les plus grandes compagnies mondiales, qui avait promis à l’époque de la développer. Au lieu d’être développée, comme promis, elle a été divisée en 2009 en deux compagnies : COMANAV-Cargo, et COMANAV Ferry. La
COMANAV Ferry a alors été revendue à la COMARIT.
En 2012, la COMANAV Ferry est entrée en redressement judiciaire puis en liquidation pour que le jugement final fasse objet de clôture des opérations de la liquidation judiciaire.
Et depuis, moi-même, fidèle à la COMANAV pendant 40 ans, dont 32 ans en tant que commandant, et le commandant Hassan Amellah, qui a 30 ans de navigation à son compte avec la COMANAV, dont 22 ans de commandement, ainsi que 1400 autres victimes de la COMANAV, nous avons rester en justice pour défendre nos droits et nous avons eu gain de cause. Aujourd’hui, nous attendons toujours l’exécution des jugements.
Nous sommes ignorés et nous ne savons pas quelle en est la raison. Notre parcours, pour recevoir notre dû, est semé d’embûches. Nous rencontrons des obstacles incompréhensibles, à tel point que dès que la COMANAV est mentionnée, nous faisons face au silence et au refus total de dialogue et d’aide dans nos démarches. Bouches closes, portes fermées, l’affaire COMANAV est devenue un sujet tabou!
C’est une affaire sociale, qui touche des ressources humaines qui ont porté haut les couleurs du drapeau marocain à travers le monde !
10 ans. Et l’affaire COMANAV n’est toujours pas résolue.
La justice a fait son travail et elle a rendu les jugements. Mais l’exécution des jugements n’a pas eu lieu, 10 ans après.
Notre seul espoir, à présent, réside dans une intervention du Souverain, que Dieu l’assiste.
